mardi 3 juin 2008

FORUM : Quelles relations peut-il y avoir entre le mental des champions et le mental de Monsieur ou Madame tout le Monde ?

Les fonctions psychiques des champions sont adaptées aux contraintes extrêmes qu'ils rencontrent. Cependant, ce sont les mêmes fonctions qu'utilisent Monsieur ou Madame tout le monde, mais à un niveau de fonctionnement différent. Posez vos questions si vous voulez en savoir plus. 

15 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aimerai bien savoir en quoi je partage quelque chose avec un champion. Je suis économiste et je ne vois pas ce que je partage avec un boxeur, par exemple.
Elysse

Hubert RIPOLL a dit…

Vous partagez l'essentiel des fonctions cognitives... que vous adaptez aux contraintes de votre métier (en se limitant à l'activité professionnelle). Si par exemple vous êtes un Trader, vous devez filtrer les informations, encoder celles qui sont nécessaires à votre prise de décision, les stocker dans votre mémoire tampon afin d'effectuer les traitements adéquats. Le modèle des champions, qualifié de modèle de l'expertise, a été conçu à partir de l'étude d'experts dans différents domaines, autre que le sport (joueurs d'échecs, calculateur prodige, virtuoses en tous genres ...). Ce qui différencie le sportif est qu'il agit avec son corps.
A +

Anonyme a dit…

(Aimen dit)
j'aimerai bien savoir si les connaissances liées à l'expertise peuvent être transférables d'un domaine à l'autre ou d'une activité sportive à une autre (du football au basketball
Dans le mental des champion peut on parler d'une expertise auditive a côté de l'expertise visuelle? et si elle existe a elle était étudié dans le domaine sportif?

Hubert RIPOLL a dit…

@ Aimen
Q 1 : j'aimerai bien savoir si les connaissances liées à l'expertise peuvent être transférables d'un domaine à l'autre ...
R 1 : Les connaissances spécifiques à un sport peuvent être transférées à un autre sport si et seulement si ces sports présentant des similitudes. Il en est ainsi des sports collectifs, des sports de combat, des sports de glisse, des sports acrobatiques, des sports mécaniques qui, à l'intérieur d'une même famille de sports, impliquent des automatismes assez proches. Pourquoi ? pour des raisons cognitives (la façon de traiter l'information, similaire dans les deux sports) et neurologiques (la façon de contrôler ses gestes, similaire dans les deux sports). J'ai décris ceci page 76 du mental des champions (des automatismes adaptables). Je cite le cas des skieurs qui transfèrent parfaitement leurs automatismes en rallye automobile. Voici ce qu'en dit Guerlain Chicherit, champion du monde de ski Freeride et pilote de rallye :
« Passer d'un sport à une autre, c'est prendre des mêmes qualités techniques de base et les adapter à chaque sport. C'est-à-dire la perception visuelle, l'anticipation, la trajectoire, la vitesse, l'engagement. Quand je suis dans ma voiture, j'ai l'impression de skier, je roule sur les dunes, comme je skie sur la neige. C'est pour ça que je ne suis jamais dans les mêmes traces que les autres, je ne roule jamais comme tout me monde, je m'amuse, et je joue avec ma voiture, la glisse, c'est ça, je m'amuse tout le temps. Une dune, tout le monde va la passer dans l'axe et là, à un moment, on ne voit que le ciel, et l'espace d'un instant, on ne voit pas ce qui se passe devant, s'il y a un trou, on ne le voit pas, et quand on y est, c'est trop tard. Moi, avec ma ligne, ce n'est pas pareil, je la prends sur le côté, et quand je monte la dune, je suis désaxé. C'est plus risqué, car on peut s'ensabler, ça demande plus de vitesse, mais je vois tout le temps ce qu'il y a devant. C'est pour ça que ma ligne est différente de celles des autres. Dans les dunes, ils sont tous au fond et moi je suis au-dessus. Je suis en haut, et hop je plonge, je vais en rechercher une autre, et hop je plonge, je joue avec ma voiture, je glisse, et hop je plonge, comme en ski. »

Ce que je viens de développer est relatif à la spécificité des sports.
Un autre point mérite d'être développé qui concerne les capacités de transfert d'habiletés non spécifiques et dont les causes sont à rechercher du côté de l'éducation sportive de l'enfant.
Je peux développer si ça intéresse quelqu'un.

Q2 : Peut on parler d'une expertise auditive a côté de l'expertise visuelle...
Je ne connais aucun travail de recherche dans le domaine et franchement ... je ne sais pas répondre.
A +

Anonyme a dit…

Je vous ai écouté cet après midi avec grand intérêt et une certaine émotion. Vous parliez de l’état modifié de conscience pour une autre forme de relation au monde.
Vous avez peut être répondu à ma question secrète. Mon fils Odilon est mort lors d’une plongée en apnée, à 29 ans. Je l’avais toujours vu aller au maximum de ses possibilités avec une grande concentration que ce soit en escalade qu’il pratiquait à mains nues, ou dans ses randonnées en ski, ou lors de plongées. Tout petit (dès l’âge de 4 ans) il nageait sous l’eau et ressortait après de longues minutes. Je l’ai vu aussi à Djerba, très jeune, suivre les plongeurs, puis ensuite à Madagascar. Il avait une façon étonnante d’observer la nature et de relever bruits, odeurs, touchers…
Pour ma belle fille qui était enceinte lors de son accident il reste beaucoup de souffrance et surtout des moments de colère envers ce qu’elle croit être de l’irresponsabilité. J’essaie pour mon petit fils de parler par petites touches de tous les moments heureux de son papa.
Vos mots me réconfortent et m’aideront si des questions enfantines viennent mais je pose tout de même cette question :
Odilon a-t-il pu dans ce bonheur de futur papa perdre certaines perceptions ?
Annie

Hubert RIPOLL a dit…

@ à Annie,
Si je suis votre témoignage, votre fils avait développé une quasi empathie avec le milieu physique, l'eau notamment. Ceci demande une longue pratique qui permet d'approcher petit à petit l'état modifié de conscience grâce auquel on fusionne avec le milieu. Cet état peut être facilité par des techniques respiratoires et l'hyper ventilation pratiquée par certains apnéistes (et pour des raisons neurophysiologiques que je ne peux développer ici) produit cet état, où au moins facilite son activation (les centres de formation à l'apnée ont éliminé cette pratique courante il y à quelques années encore). En effet, cette pratique a des effets redoutables qui sont de ne pas sentir les signaux d'alertes biologiques et qui entraînent une syncope. C'est probablement ce qui est arrivé à votre fils. Mais cela vous le savez déjà probablement.
La question que vous posez est de toute autre nature : "Odilon a-t-il pu dans ce bonheur de futur papa perdre certaines perceptions ?". Ma réponse est non. Vous me trouvez sans doute catégorique (ce qui n'est jamais mon habitude... et pourtant, cette fois, je le suis).
Pourquoi voudriez-vous qu'un bonheur, fusse-il d'être papa, fasse perdre une sorte de virginité ; ce qui me semble être votre interprétation.
Vous avez décidé de mettre des mots sur vos douleurs et sur celles possibles du fils de votre fils. C'est parfait. Son fils (et c'est à dessein que je ne dis pas votre petit fils) ne peut être tenu responsable, même indirectement, de cet accident.
Je suis désolé d'être aussi direct sur un espace public. j'espère que ces quelques mots sauront vous convaincre qu'il n'y a pas de responsabilité à rechercher, ni dans la cellule familiale, ni dans le comportement de votre fils. J'espère que votre petit fils en sera convaincu.
Cordialement,

Anonyme a dit…

Bonjour. J'ai lu votre livre avec beaucoup d'intérêt. Ce que vous dites de la motivation me semble s'appliquer à tout le monde et explique bien la façon dont certains d'entre nous affrontent la vie.
Alain

Hubert RIPOLL a dit…

@ à Alain
Q : Ce que vous dites de la motivation me semble s'appliquer à tout le monde...
Effectivement, qu'ils s'agisse des types de motivation (orientées vers l'ego ou vers l'activité) ou du "carburant" qui permet d'entretenir la motivation.

Anonyme a dit…

Votre livre m'a appris beaucoup de choses sur les champions, mais autant sur moi-même. Surtout le chapitre Numéro un sinon rien. Et pourtant, je pense n'avoir rien de quelqu'un qui veut être un numéro un. En fait, je pense qu'on oublie trop souvent que ces champions sont avant tout des êtres humains. Merci.

Danièle

Hubert RIPOLL a dit…

Réponse @ Danièle,

Votre réaction me fait plaisir. je vous remercie. Effectivement, ces champions/e sont avant tout des êtres humains. c'est bien pour cela que ce qu'ils nous disent nous concerne autant. En fait, les champions poussent à leur paroxysme les émotions et les comportements de tout un chacun. Depuis que ce livre a dépassé le cercle du monde sportif, beaucoup de lecteurs ou d'auditeurs me font la même remarque ; à savoir qu'ils apprennent beaucoup sur eux-même en lisant ce livre. Ce n'était pas mon objectif ; tant mieux si j'y suis bien involontairement parvenu.
Cordialement

Anonyme a dit…

Je ne suis pas sportif...plutôt anti ! J'ai écouté votre interview sur France Inter. Qq jrs après j'ai vu votre livre à la FNAC, je l'ai feuilleté, j'ai parcouru le 1é chapitre et je l'ai acheté. Bravo, sincèrement. J'ai beaucoup appris sur moi-même. On suit votre livre comme une enquête, et on a l'impression que vous vous intéressez aux Hommes autant qu'aux champions. Depuis je l'ai passé à mes amis. Merci.
Baron de Coubertain...

Anonyme a dit…

Bonjour,

je travaille actuellement à un projet de long métrage dont le personnage principal (joueur de foot très doué et en fin de carrière) doit cacher une douleur au genoux irreversible pour continuer sa passion. Auriez vous des pistes de lecture a m'indiquer concernant la douleur dans le sport? bien cordialement. marc W.

Unknown a dit…

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Unknown a dit…

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Unknown a dit…

Le sportif agit avec son corps ?
Que faire des fulgurances et de l'intuition permettant de se trouver au bon endroit au bon moment avec le bon geste ? Notamment dans le cadre des sport collectifs !